Vous vous sentez l’âme d’un fourbe tacticien prêt à échafauder les stratégies les plus tarabiscotées pour venir à bout de l’ennemi ? Les Français de chez Ubisoft et Eugen Studios ont pensé à vous, puisque leur nouveau jeu de stratégie en temps réel intitulé R.U.S.E. se base essentiellement sur le contre-espionnage, le sabotage et – comme vous pouvez vous en douter – la ruse.

Le studio chargé du développement de ce STR d’un genre nouveau n’est pas inconnu au bataillon, puisque déjà à l’origine de plusieurs jeux de stratégie, notamment la série Act of War plutôt réussie. Ne nous emballons pas mais cela aura au moins le mérite de rassurer les férus du genre qui seraient retissant face à cette nouvelle licence. Comme terrain de jeu, les petits gars de chez Eugen Studios ont choisi… la Seconde Guerre mondiale, et oui !, on croyait que cette période de l’histoire avait été déclinée à toutes les sauces, mais il semblerait que la dernière guerre inspire toujours les producteurs de jeu. Outre ce cadre convenu qui nous permettra de prendre les commandes de 6 nations (la France, l’Allemagne, l’Italie, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union Sovétique), le jeu possède des attraits certains pour ceux qui cherchent un STR sortant des sentiers battus.

Au début de chaque partie, il sera proposé au joueur de choisir une ruse parmi chacune des 3 catégories disponibles. A l’heure actuelle, le nombre de ces ruses n’a pas été confirmé mais il semblerait qu’une large palette de coups tordus – on parle de plus d’une vingtaine – sera disponible dans la version définitive du jeu. Les 3 types de ruses sont les suivants :

-          « Hide », c'est-à-dire que vous pouvez faire disparaître certaines de vos installations ou de vos unités de la carte en les camouflant afin, par exemple, d’éviter les frappes aériennes chirurgicales de l’ennemi.

-          « Deceive », ce qui consiste à attirer l’attention de l’ennemi avec de fausses unités pour mieux prendre le perfide général à revers.

-          « Steal », voler des informations à l’ennemi donc, afin d’obtenir des informations indispensables pour prendre l’ascendant sur votre adversaire.

Une vingtaine de missions (la compagne étant jouable uniquement du côté américain) sont au programme sur des cartes impressionnantes de plusieurs centaines de kilomètres de large. Point de micro-management, ce seront au contraire des stratégies à grande échelle qu’il faudra élaborer. Sur la map, plusieurs zones spéciales seront prévues pour déclencher vos ruses et tenter de tromper l’ennemi. Il vous sera entre autre possible d’ordonner à vos troupes déployées sur le terrain de pratiquer le silence radio, afin d’échapper aux oreilles et aux yeux de l’ennemi. Grâce à l’espionnage et au sabotage, vous pourrez également vous procurer la localisation des formations ennemies pour préparer une riposte au mieux. Et si vous vous sentez l’âme d’un Troyen, sachez que vous pourrez maquiller certaines de vos unités afin de gonfler vos rangs de manière artificielle ou de faire une diversion ! Le commandement adverse se mordra probablement les doigts en découvrant qu’une partie de leurs troupes ont été mobilisées pour détruire… des chars de bois ! Pratiquer la désinformation sera aussi une option, en masquant par exemple votre évolution technologique. Vous l’avez compris, tel un joueur d’échec, il vous faudra penser avec 2 coups d’avance pour ne pas se faire rouler dans la farine par votre opposant.

Le champ de bataille occupant des espaces très vastes, un système de zoom des plus performants a été mis au point spécialement pour le titre. Il s’agit de l’Iris Zoom, qui permet de passer d’une vue satellitaire à une vue de l’action en temps réel, le tout sans temps de chargement et avec une fluidité remarquable. Au plus faible niveau de zoom, vos troupes sont représentées par des pions sur une carte schématique de type Risk (en temps réel), tandis qu’au niveau de zoom le plus avancé, il est possible d’admirer les explosions provoquées par les tirs de vos bombardiers et autres chars. Chaque niveau de zoom aura son utilité, que ce soit pour planifier des stratégies à grande échelle ou pour donner des ordres à vos unités sur le terrain. Pour gérer vos ressources, il faudra contrôler un flux de camions qui pourra être intercepté par l’ennemi s’il décide de couper votre approvisionnement. Tous les aspects d’un STR plus classique semblent donc au rendez-vous en plus de ceux qui font l’originalité du titre. D’ailleurs, 200 unités fidèles aux machines de l’époque (certaines plus récentes aussi) seront inclues dans le jeu, ce qui devrait garantir la variété du gameplay. Tanks, chasseurs, bombardiers, destroyers, sous-marins, hélicoptères, ils seront tous au rendez-vous ! Sur PS3 et Xbox 360, les développeurs ont annoncé plancher sur une combinaison de trois boutons permettant d’effectuer toutes les actions nécessaires.

Après End War et sa reconnaissance vocale, Ubisoft essaie à nouveau de sortir la stratégie en temps réel de sa torpeur et propose des idées originales pour aiguiser notre appétit de stratégie. Si la réalisation s’avère à la hauteur, le tandem made in France Ubisoft/Eugen studio pourrait bien frapper un grand coup en 2009 sur PC et consoles !