Vives les Goonies !

Etant enfant, qui n’a jamais rêvé d’être un pirate légendaire? C’est en tout cas, le souhait le plus cher de Zack un apprenti-corsaire du Clan des Lapins des Mers.

Notre héros est accompagné de son fidèle Wiki, une espèce de singe doré qui utilise sa queue comme les pales d’un hélicoptère, parle comme une petite écolière, et qui périodiquement se transforme en cloche. Lors d’une expédition, Zack, Wiki et leur pilote Johnny Style, sont attaqués par les vils pirates du Clan Rock Rose, un groupe dirigé par une femme pirate (légèrement bipolaire) nommée Capitaine Rose. Après s’être écrasé sur une île, Zack découvre un fabuleux trésor contenant le crâne du légendaire pirate Barbaros.

LE fameux pirate déchu a été maudit, et les seize parties de son squelette ont été dispersées dans le monde entier. Barbaros propose alors à Zack et son acolyte de leur accorder un vœu, si en échange ils localisent les différentes pièces manquantes et les lui restituent. Ainsi commence notre aventure de chasse aux trésors…

A l’abordage!!!

Avec son histoire de pirates et de trésors, ses graphismes colorés et son caracter design évoquant celui de Zelda : the Wind Waker, on serait tenté de penser que ce jeu s’adresse à un jeune public. Mais détrompez-vous, ce design enfantin cache en fait un Point’n Click au gameplay complet, ingénieux, et qui sera un vrai casse-tête pour vos pauvres neurones. En effet, la trame de l’histoire sert uniquement de toile de fond pour ce soft, qui est un jeu de "réflexion" plutôt que "d’aventure".

Vous progressez donc dans des niveaux bien distincts, dans lesquels il vous faut trouver le moyen d’atteindre le coffre au trésor, toujours inaccessible. Pour cela, on ne contrôle pas directement Zack, le jeu n’utilise d’ailleurs pas le Nunchuk. En fait, à la manière des plus célèbres jeux du genre (Monkey Island ou encore Discworld…), on déplace avec la Wiimote, un pointeur avec lequel on clique sur le décor pour déplacer Zack, examiner un objet, activer un mécanisme... J’entends certains se dire que le jeu risque d’être fort ennuyeux si l’on doit se contenter de déplacer la Wiimote et d’appuyer sur A.

Je vous rassure, l’action ne se limite pas à cela ! Le gameplay est riche et a l’ingéniosité de disposer d’une excellente reconnaissance de mouvements. Ainsi, vous allez souvent être mis à contribution. Que ce soit pour scier un arbre, combattre au sabre, verser de l’eau, ouvrir les portes, diriger des pinces ou tourner des manivelles… Certes, ces différentes actions ne mettront pas votre dextérité à rude épreuve, mais elles contribuent à l’immersion dans l’univers de ce casse-tête interactif et bourré d’humour.

En route moussaillon.

Au commencement, tout est relativement facile et les actions à réaliser nous paraissent évidentes. Cependant, comme dans tout jeu de réflexion qui se respecte, les choses vont se corser rapidement. En effet, la méthode pour résoudre chaque niveau va nettement évoluer et se compliquer à mesure que l’on avance dans la partie. Les développeurs ont vraiment fait preuve d’intelligence, de précision et de fourberie, pour nous concocter des niveaux à la logique dantesque. Zack & Wiki vous demandera patience, réflexion et un bon sens de l’observation. Vous serez souvent amené à recommencer depuis le début, après avoir enclenché trop tôt un mécanisme, ouvert la mauvaise porte ou avoir perdu un duel avec un ennemi trop coriace. Capcom a pour cela pensé à nous offrir la possibilité d’acheter des tickets, qui nous permettent de ressusciter à l’endroit fatidique. L'obligation de recommencer plusieurs fois les mêmes séquences pourra en agacer certains, mais cela rajoute de la difficulté…

Les créatures rencontrées ne sont pas une menace directe, mais plutôt un moyen pour atteindre votre but. Si certaines doivent être éliminées, la plupart de ces bestioles peuvent être transformées en outils indispensables pour franchir certains obstacles. Pour cela, il suffit de s'en approcher et de secouer la Wiimote (comme un malade !!!) pour que notre petit Wiki se transforme en petite cloche magique. Un carillon qui va vous permettre de changer les monstres en une multitude d’objets bien utiles. Ainsi, un serpent vous donnera une longue pince, une grenouille se changera en bombe tandis qu'une chauve-souris sera métamorphosée en un parapluie, utile pour ne pas tomber en chute libre... Il vous faudra également exercer le chemin inverse, afin que certains objets redeviennent créatures. Tout ceci assemblé, nous donne un gameplay varié et un plaisir de jouer sans cesse renouvelé.

Le trésor de Willy le borgne !!

En termes de durée de vie, on est cependant loin de la quarantaine d’heures promise sur le boitier du jeu. Vous pourrez tout de même compter sur une bonne quinzaine d’heures de plaisir, et cinq de plus pour tous les accrocs aux High-scores. Côté graphisme, Zack & Wiki se place comme l’une des plus belles réalisations qui m’est été donné de voir sur Wii. Les différents niveaux sont constamment variés et plantent un décor toujours réussi ; que l'on soit sur une île tropicale, dans un palais de glace ou au cœur d'un volcan. L’ambiance sonore est le petit point faible de ce jeu. On se doit de noter l’absence de doublage, et la voix niaise de Wiki va souvent mettre vos nerfs à rude épreuve. Mais ce détail (insignifiant) ne pourra nuire à l’esthétique de ce jeu magnifique.

De temps en temps, le monde du jeu vidéo nous fait le plaisir d’être encore surprenant et inventif. Pas forcément parce que le produit final de Capcom est un Chef-d’œuvre, mais simplement parce que le but recherché est le plaisir de JOUER. Zack & Wiki : "Le trésor de Barbaros" se lance de façon drôle et originale dans un genre bien connu mais cependant disparu : le jeu d’aventure en " point’n click ". Ils ne peuvent pas être l’unique ou le plus mémorable duo des jeux vidéo, mais Zack & Wiki, pour leur première aventure, vont vous proposer un voyage et une expérience fantastiques.